Quelques recherches en arts plastiques…

Je prends peu de temps pour vous faire part de mes recherches dans le cadre de mes études d’arts plastiques. Sachez que je le regrette… Je sais que certaines d’entre vous (qui me lisez) envisagent de reprendre des études dans cette branche et sont demandeuses d’informations pour savoir ce qui les attend… Je pense à elles ce soir avec cette note.

Suivre des cours à distance est difficile mais pas impossible. Je l’ai dit et répété : c’est une question d’organisation et de priorités à gérer. En présentiel l’élève est guidé par les professeurs alors qu’à distance il doit chercher réponse à ses questions lui-même… Mais, de toute évidence, un artiste au travail se doit de s’interroger.
Le week-end dernier je me suis rendue à l’UFR pour rencontrer quelques profs (docteurs en recherches plastiques, artistes ou graphistes connus et reconnus…) et travailler ma pratique en conditions d’examens. Je vous livre ci-après quelques travaux. C’est toujours intéressant d’avoir un aperçu de ce qu’il faut faire… ou ne pas faire !
Matière : Pratiques différenciées 2 (recherches axées sur la couleur dans les pratiques artistiques contemporaines).
Sujet : « Proposez une production plastique bidimensionnelle où vous partageriez une vision de notre époque en l’associant à une couleur qui fasse sens. Votre réalisation devra être aussi figurative ».
Ma réponse

Mon interprétation : Travail plastique en référence aux collages de Matisse. J’ai parlé du spectacle de la violence dans la presse (avouez qu’il y a de quoi se flinguer ! Et on s’étonne que je la boycotte…).
Le verdict du prof : C’est bon, j’ai la moyenne, mais j’en ai trop fait (l’image ne rend pas grâce à mes giclées rouges ! ^^ ). En résumé : je dois mettre moins de ketchup sur mon steack… mais de toutes façons j’aime pas le steack !
* * *

Matière : Pratiques différenciées 1 (recherches en pratiques plastiques bidimensionnelles et graphiques).

Sujet : « Vous prélèverez des éléments du document fourni (repro noir et blanc d’une photo de la sculpture « La béatitude de Ludovica Albertoni » de Le Bernin) et convoquerez d’autres éléments de votre choix pour effectuer une réalisation plastique bidimensionnelle qui exploitera et affirmera, sur le plan plastique et sémantique, la notion plurielle de « tension ». »
Ma réponse :

Mon interprétation : Je suis fascinée par l’histoire d’Artémisia Gentileschi et je m’en suis inspirée (d’où la tête sous le bras ! ) en mêlant les tensions (du visage, des lignes, du geste, de la couleur…) et en les opposant à leurs contraires.
Le verdict du prof : C’est très tendu ! ^^ J’ai bien répondu au sujet même si j’aurais pu éviter les zigouigouis au marker du premier plan qui n’apportent rien à ma réponse.
* * *
Matière : Démarche et création
Sujet : « Vous proposerez une réappropriation des plus artistiques à partir de ce texte (de Mark Power, extrait fourni). Votre démarche devra rendre compte d’un point de vue singulier et signifiant. Ce n’est pas une réalisation qui est attendue mais un ensemble de productions. Votre travail sera éminemment figuratif. »
Ma réponse :

Mon interprétation : Le texte parle de la mort d’une mère racontée par son fils (devenu adulte) et des souvenirs qui lui restent. J’ai cherché à épurer un maximum tout en farfouillant vers un style (très éloigné) à la Sandra Cinto ou Kentridge… mais à trop épurer j’ai enlevé toute substance et je suis tombée dans ce qu’il ne faut surtout pas faire en arts plastiques : de l’illustratif !
Le verdict du prof : Ah ah ! T’es tombée dans l’panneau !

* * *

Voilà pour le petit tour d’horizon de mon épopée plastique…
Et comme je ne suis pas que plasticienne mais aussi peintre de chevalet, j’en profite pour vous annoncer que ma prochaine Damélia (dont le thème est la fleur de capucine) est achevée et que vous la verrez soit à l’expo d’Ecuelles dès samedi, soit sur mon blog (mais c’est moins bien qu’en vrai) la semaine prochaine.

Je travaille également en ce moment sur une mini toile pour ma série « Les Angéliques » et je bosse mes cours de philo esthétique et de psychanalyse de l’œuvre. Vaste programme !

À très vite… (^_-)

9 Commentaires

  1. « En présentiel l’élève est guidé par les professeurs alors qu’à distance il doit chercher réponse à ses questions lui-même… »

    Où est l’interêt d’avoir un prof alors???

    BBDR

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  2. Question pertinente. 🙂 En formation à distance nous disposons de cours rédigés par les profs. Ces cours nous servent de base de travail et nous guident sur les plans méthodologique, technique et théorique. Cependant, dans toutes études, un élève se pose forcément des questions et en art peut-être plus qu’ailleurs étant donné qu’il s’agit d’une matière non rationnelle (à la différence des maths par exemple). Avoir un prof en direct permet de débloquer une situation, de trouver des pistes pour une réponse personnelle, etc… J’ai vu l’intérêt du stage et je recommande vivement aux futur(e)s cniendien(ne)s en arts pla de s’y rendre !

    Toutefois il semblerait (d’après les explications données par le directeur de la fac d’arts plastiques) que les élèves de licence étudiant à distance ont un meilleur taux de réussite en master car ils ont appris à travailler et à raisonner seuls, à la différence des étudiants en présentiel peut-être parfois trop guidés… Or, en master, on est un peu lâché dans la nature (Roy si tu me lis, tu peux peut-être donner ton avis… 😉 )

    BBDF (^_-)

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  3. Eh bien je trouve, au contraire de ce que tu écris Diane, que tu prends beaucoup de temps pour nous faire part de tes expériences d’études, compte tenu de ton emploi du temps que je n’imagine même pas! Merci pour cela, c’est très intéressant en effet.

    … Intéressant, mais agaçant aussi. Pas ce que tu dis bien sûr, mais ce que je perçois du décor, de l’arrière scène… Les sujets que tu as traités m’ont rappelé les sujets d’examens pour des concours d’entrée à la fonction publique…!

    Le sujet à partir du texte… C’est d’autant plus vicieux qu’il est expressément demandé de faire un travail figuratif. A partir de quel moment tombe t-on dans l’illustratif ? c’est délicat. Je ne connais pas le texte mais je suppose qu’il fallait s’en détacher, élaguer la narration, y puiser quelques ingrédients (comme en cuisine) et transposer ces éléments dans un nouveau contexte artistique. Une des question à se poser aurait pu être « qu’est-ce que ce texte me donne envie de « dire » (plastiquement parlant) ? » et le piège à éviter, effectivement, était de ne pas chercher à expliciter en visuels le texte, (« point de vue singulier » demandé).

    La question des arts plastiques et de l’illustration m’intéresse particulièrement (c’est pourquoi ce sujet m’a interpellée).

    Qu’est-ce qui fait qu’une oeuvre figurative est une illustration ou ne l’est pas ? Je trouve qu’il y a beaucoup d’amalgames autour de ces notions.
    On peut apposer une image à un texte (et inversement) sans que l’un soit l’illustration de l’autre, par ex…
    C’est d’ailleurs ce qui a failli me coûter mon diplôme de BD (qui ne me sert à rien de toutes façons!), parce que mes « illustrations » étaient, pour l’un des membres du jury, le fruit d’un travail de plasticien. Et il n’avait pas tout à fait tord. Heureusement la relation des textes aux images m’a sauvée (les textes avaient été écrits après et en fonction des images…). Si je raconte cette petite anecdote, c’est parce que même dans une situation de passage de diplôme, le juré (assimilé au prof…) oppose sa propre subjectivité et que les vérités établies en matière d’art se démentent tout autant… Question de point de vue, de contexte, etc.

    Ce que j’ai appris en école d’art, et apprécié d’apprendre même si ce n’est pas facile à gérer parfois, c’est justement que les « vérités » données par les profs (ou autre autorité ;-)) peuvent se contredire, ce qui nous amène, nous élèves, à nous forger nos propres critères d’appréciations, nos propres repères et parfois nos propres règles. Quand un prof dit blanc et que l’autre dit noir (et qu’ils ont chacun de bons arguments) que doit penser l’élève ? Là il commence à être un artiste…

    C’est aussi pour cette raison qu’il est bon de confronter ce que l’on fait, ou nos réflexions, à différents personnes ayant diverses choses à apporter. On prend (ou pas), on trie, on garde et on jette… Et on se construit 😉

    Autre chose, dans une école (contrairement aux études à distance), on n’est pas seul à présenter son travail face à un « appréciateur », il y a aussi les autres élèves. Ils sont très importants pour maintes raisons. On se comprend mieux soi-même aussi en essayant de comprendre ce qu’ils fonts eux-mêmes. Ce que les profs disent sur leur travail nous aide à mieux comprendre ce qu’ils disent au sujet de notre propre travail (pour lequel on manque souvent de recul)…

    Voilà, c’était mon blabla en réaction à ton post Diane 🙂

    Ah oui! J’oubliais le plus important en école d’art, le « blabla »!!!… fort discutable d’ailleurs…

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  4. Là je me rends compte que j’en ai peut-être fait un peu trop, je vous demande à tous de m’excuser pour ce petit écart… 😉

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  5. Pour répondre à Diane ( en particulier son 2ème paragraphe ) ça veut dire dans ce cas là que:

    1. Le prof ne sert donc à rien puisque l’élève arrive déjà quand « il a fait son chemin ». Ce qui me pousse au point suivant:

    2. A ce niveau, la formation devient plus un passage obligé, une sorte de protocole pour attester d’un niveau, d’un savoir faire, etc…Que reconnait le diplôme qu’on va te donner.

    Moralité: C’est de l’arnaque et quand on a déjà atteint un certain niveau, un prof ne sert à rien. Un public honnête te poussera dans les mêmes réflexions, doutes, etc…Qui te feront évoluer de la même manière. Voilà ma pensée profonde que je n’ose compléter plus sur le rôle des profs ( surtout en art) sous peur de me faire lyncher virtuellement

    ps: Ne t’excuse pas Cocco, au contraire, c’est très intéressant ce que tu dis et ça change des ennuyeux « j’aime/j’aime pas » qui n’apportent, à mon sens, pas grand chose

    BBDR

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  6. Merci pour le partage Diane , ça met tout de suite dans l’ambiance !
    Quel programme dis-moi ! Comme il t’en faut de l’energie et de la conviction pour mener de front tous ces projets , aussi je t’adresse mes plus vifs encouragements . Tu vas terminer cette année en beauté , je n’en doute pas !
    Pour moi, ce sera le présentiel, pas si mal pour ceux qui ont besoin du cadre rassurant d’une structure, d’un emploi du temps i tout i tout! 😉 Et puis , pour ceux qui comme moi, redoutent l’isolement , je pense que ce sera chouette de rencontrer d’autres étudiants ! Bref j’ai hâte de repasser de l’autre côté de la barrière , et de redevenir élève (qui aurait cru que je dirais cela 20 ans en arrière !!!) bises

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  7. Pour rebondir sur le rôle des profs (en dehors de l’apprentissage qui est en soi un vaste programme à définir…), je pense qu’il est essentiellement de « recadrer », et « d’ouvrir l’esprit critique ».

    Le piège du troisième exercice était d’amener l’élève à sortir du cadre en induisant la tentation de l’illustratif.
    Ce « piège » induit l’idée de manipulation ; un artiste n’est pas censé être manipulable dans sa créativité. Or, à l’école on nous formate à suivre comme des moutons.
    Bref, il me semble que ce troisième exercice est tout autant une leçon sur l’esprit critique à avoir que sur la réponse illustrative à ne pas avoir…

    Quant au rôle de l’école en tant que structure, je pense Isa que tu donnes les bons arguments.

    Merci BBDR 😉

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  8. Merci pour vos échanges forts intéressants. 🙂 Tu es très forte Cocco… (je bois tes mots comme du p’tit lait ! ^^ )

    Isa => Le présentiel va te booster ! 🙂 Pour l’agrégation cela me semble un bon choix. Quand je vois la longueur de ta bibliographie, la présence des profs te permettra une meilleure synthèse ! 😉

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