Mes études en arts plastiques…

J’ai reçu plusieurs messages me demandant des précisions sur la formation que je suis actuellement. Souvent on me félicite car, dans l’inconscient collectif, une maman de 37 ans qui reprend des études devient une véritable héroïne !
Je ne considère pourtant pas en être une, ni plus ni moins que toutes les mamans qui reprennent des études. Je suis la formation que je pense devoir suivre pour ma propre évolution et celle de mon art, et jamais l’âge, la vie privée et la famille ne seront un frein à mes choix de vie.
S’épanouir soi-même permet de rayonner de positivité au grand bénéfice de tous !
Je poursuis donc ma 3ème et dernière année de licence d’arts plastiques avec la Sorbonne et le Cned. Mes responsabilités familiales et la distance ne me permettent pas de suivre le cursus en présentiel sur Paris (hormis pour quelques stages pratiques à l’UFR). Je travaille donc seule, chez moi ; cela peut paraître déstabilisant, voire difficile, pour qui a besoin de contacts. Toutefois, en tant qu’amoureuse de la solitude et du silence, cela me convient parfaitement.
Avec l’âge on se connait mieux et il devient facile de trouver comment s’organiser, prioriser, synthétiser, comprendre rapidement et surtout se faire plaisir. L’élément clef nécessaire à un adulte pour suivre ce type de formation est, selon moi, une motivation d’acier et une voracité de l’apprentissage (ce qui souvent fait défaut à beaucoup de jeunes).
Les arts plastiques sont fascinants ! Ils m’ont fait beaucoup de bien ! Issue à la base d’une formation académique avec ses cadres et règles prédéfinies, je me suis vue complètement libérée ! Mon esprit s’est largement ouvert à d’autres formes d’arts et ma vision sur le monde artistique a réellement changé !
Si cette formation vous attire, sachez que vous n’y apprendrez pas à dessiner. Vous apprendrez à penser votre art et à ne plus le voir uniquement au travers du filtre de la technique ; vous vous l’approprierez selon votre convenance, par choix réfléchi et personnel, sans règles, sans dogmes autres que ceux que vous aurez décidés.
Bien-sûr avant d’en arriver là il vous faudra comprendre le cheminement des artistes vous précédant et ce, sans jugement, et fouiller à l’intérieur de vous pour trouver quoi dire qui vous fasse vraiment « tripper » ! Bien souvent, un art qui ne raconte rien est un art sur lequel il n’y a rien à raconter…
Je ne l’ai pas fait l’an dernier, mais je prendrai le temps cette année de vous tenir informés de mes recherches plastiques, afin de vous donner un aperçu de ce que peut être cette licence d’arts plastiques Sorbonne/Cned. Peut-être cela permettra-t-il à certains d’entre vous de tenter l’aventure…

Le devoir que je vous propose aujourd’hui est un travail de recherche en  Pratiques Différenciées (appelons cela : « du dessin contemporain »).

Pour ce sujet je devais réaliser une production plastique en 2D mettant en relation opacité, transparence et représentation du corps. Je devais également me référer à certaines œuvres célèbres. Mon choix s’est arrêté sur l’une des « Transparences » de Francis Picabia.

J’ai débuté mon travail par la réalisation de deux esquisses au graphite.

   

Je les ai ensuite reproduites à l’encre et à la plume sur un papier format raisin, à la manière de Picabia, en les superposant.

Peut-être aurais-je dû m’arrêter là car le rendu devait être prioritairement graphique. Mais je suis mal à l’aise avec le noir et blanc. Sans couleurs, il me manque toujours quelque chose… j’ai donc poursuivi avec un peu plus de plasticité.

 
Il nous était permis de nous inspirer d’autres documents iconographiques de notre choix. 
Comme je suis dans ma période collages, j’ai immédiatement pensé aux collages de Matisse. Son « Nu bleu » tombait à pic !
Avec des papiers de couleurs opaques et transparents, j’ai mêlé les deux corps de façon à ce que l’on en perçoive les courbes sans savoir lequel des deux nus est devant et lequel est derrière.
Les bandes de papier blanc opaque horizontales accentuent, quant à elles, la transparence des corps, alors que les bandes de papiers translucides, et plus encore les transparentes, accentuent l’opacité des corps.

Voilà pour ce premier exercice. La prochaine fois je vous parlerai de mes cours de psychanalyse…

7 Commentaires

  1. En fait, tu es très jeune ! 😉

    Ça m’intéresse ton histoire de licence. Faudrait que je trouve plus près, vers Aix-en-Provence…

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  2. Parfois je me demande si ta vocation c’est bien artiste peintre ou philosophe:)))))

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  3. J’aime beaucoup le résultat de votre travail par rapport au sujet demandé… C’est excellent !

    A mon tour de commencer cette Licence l’an prochain 🙂

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  4. Jean-Pierre => Je trouve cela bien en effet quand on maîtrise la technique comme toi de pouvoir s’en affranchir si on le désire. Pour cela il faut apprendre à le faire car maîtriser une technique c’est inconsciemment comme vouloir conserver une maitrise sur sa vie. Le lâcher prise est bien plus libérateur cependant il est très difficile à atteindre. C’est une recherche permanente des plus intéressantes… 😀

    Anonyme => L’histoire de l’art est truffée d’artistes qui étaient de grands penseurs. Ceux qui ne pensaient pas étaient juste des disciples exécutants. 😉

    Sonya => Super Sonya ! Cela vous plaira j’en suis certaine. 😉

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  5. Lacher prise !
    Je crois que cela demande une disponibilité de l’esprit (en plus de temps) que malheureusement je ne suis pas prête à m’offrir encore…
    Mais j’y viendrai… je continue de te suivre de loin, c’est tellement passionnant !
    Merci pour le partage Dianoushka
    A.

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  6. Il se dit des choses drôlement intéressantes sur ce blog 😉

    Il n’en faut pas plus pour que j’y ajoute mon grain de sel…

    J’ai fait 6 années de Beaux-Arts (je me suis promenée d’une discipline à l’autre!) et j’ai autant appris de l’environnement (les copains) que des cours eux-mêmes où j’ai appris à réfléchir (ce qu’on ne fait pas au lycée, peut-être en philo ???) plus que les techniques plastiques.
    Pour rebondir sur la phrase d’Anonyme, je suis d’accord avec Diane, artiste (peintre ou autre), c’est avant tout un état « d’esprit » et les outils sont tout ce qu’on trouve. Un bon technicien (j’entends par là quelqu’un qui connaît bien sa ou ses techniques, et plus il en connaît bien, mieux c’est…) est ce qui permet à l’artiste qu’il est d’exprimer sa pensée, non sous forme de mots, quoique…, mais avec de la matière, du visuel, du son et tout ce qui passe sous la main…

    Je me suis souvent dit que mes études aux Beaux-Arts seraient beaucoup plus riches si je les faisais maintenant, avec la maturité qui est la mienne et la concentration que je pourrais mieux gérer maintenant… En dehors ou dans l’école, on continue d’apprendre, toujours et c’est ce qui est passionnant, n’est-ce pas Diane ?

    Mais c’est vrai, cela demande du temps et une disponibilité d’esprit pas toujours facile à avoir…

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  7. J’aime beaucoup ta phrase « vous n’y apprendrez pas à dessiner. Vous apprendrez à penser votre art… » C’est exactement ce que je me suis dit en plein milieu de mon cursus quand j’y étais (avec un peu de déception je l’avoue) mais c’est vrai qu’on est ressort plus libre au niveau de la pensée. Par contre je dirai aussi qu’il y a un certain formatage plus ou moins visible chez la plupart des étudiants, qui pour le coup semblent adopter le même mode de pensée que les professeurs… Il me semble l’avoir déjà dit mais bravo pour avoir eu la motivation de franchir le pas pour reprendre tes études 🙂

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