L’étoile du soir

Technique mixte sur toile 20×90 cm
Collection « Les heures »
Janvier 2014
500 €

 


« L’étoile du soir » est une toile de ma série « Cosmogories » (série dans laquelle j’aborde un symbolisme astral poétique et imaginaire).

Info technique : Parce que l’étoile est très haut dans le ciel j’ai traité son fond de façon « spatiale ». De plus, je ne la voyais pas autrement que peinte de manière vibrante, par une juxtaposition de coloris contrastés. Une étoile vit, meure, explose en supernova… je trouve cette idée magnifiquement théâtrale ! Des trois toiles de cette série des heures, « L’étoile du soir » est sans doute ma préférée…

La dernière image de ce billet vous présente le triptyque des heures dans son intégralité. Posez les trois toiles (la lune, le soleil et l’étoile) l’une à côté de l’autre et voyez le jeu des mains tenant les masques : le matin une main… le midi on change de main… le soir, fatigués de notre journée, on utilise les deux mains pour porter notre masque… Et si mon symbolisme cosmique était une manière détournée de dire autre chose ? 😉



« L’étoile du soir » accompagnée de « La lune du matin » et du « Soleil de midi »

 

Cosmogories des Heures, Diane Rousseau, lune, soleil, étoile, acrylique, peinture, femme

 

9 Commentaires

  1. d’un point de vue couleurs, mon œil est attiré par la toile bleue… mais pour le reste, coup de cœur pour l’étoile du soir…

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  2. C’est vraiment un très bel ensemble !
    Je dirais même que c’est « malin  » ! 😉
    J’étudiais la résonance des couleurs de l’une à l’autre, la posture des mains, le jeu des courbes et contre-courbes et j’ai trouvé tout cela si pensé, si habilement et subtilement conçu que pour moi ce sera un grand , très grand BRAVO !
    Mais ce n’est pas qu’intelligent, comme toujours la marque de l’artiste, de la personne est là: délicate, sensible…
    Bisous

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    • Merci Isa… je ne sais pas si je suis tout cela (délicate, sensible, intelligente…). Je m’en fiche en fait, je suis juste qui je suis et j’essaie de l’être du mieux que je peux. 😉 Bisous mon adorable Amie…

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  3. Triptyque intéressant, déjà parce que c’est un triptyque et que cela crée une « histoire » entre les parties, un dialogue et une mise en situation, ici théâtrale et presque religieuse.

    Le concept me plaît aussi mais pas forcément en raison des arguments que tu donnes Diane. J’aime bien l’idée de la représentation symbolique des moments de la journée, qui pourraient être aussi les moments de la vie…

    La symbolique des mains, c’est pour moi plutôt de la narration ajoutée, trop anecdotique en regard de l’ensemble majestueux et mystérieux. Je pense que tes toiles « racontent » bien autre chose que la fatigue, d’autant que je trouve ce discours en décalage avec ce que disent les visages.

    Personnellement, je trouve que les mains n’ont pas besoin de cette explication (d’instinct les deux mains nous font sentir que le masque du soir est plus lourd…) d’autant que ce sont les visages qui nous questionnent…

    Moi aussi je préfère celle du soir… Il y a plusieurs raisons à cela.
    Le personnage est plus serein, épanoui, rayonnant (et non fatigué…), il est plus lumineux et mystérieux à la fois ; cette femme esquisse un sourire, son regard est perçant, vif et « taquin », elle dégage une assurance, une confiance, une droiture. L’ensemble est chaleureux, harmonieux et renvoie une énergie positive canalisée dans le masque, une sensation d’équilibre (c’est là à mon sens le véritable intérêt des deux mains…)…
    La femme/étoile se révèle par son masque alors que les deux autres semblent s’y cacher…

    Ces dernières ont toutes deux une bouche ouverte mais figée comme le sont relativement leurs yeux. Leur visage est comme « médusé ». En même temps, celle du midi me fait un peu penser à une Gorgone justement, bien qu’elle semble plus effrayée qu’elle effraie en réalité – j’aime bien le travail des cheveux et du masque, solaires…

    L’expression du personnage m’intrigue par son décalage… Bien que l’aspect « brûlant » et le côté brillant du jour soient représentés par la chevelure et le masque surtout, il se dégage une tonalité plutôt froide de l’ensemble de la toile, et quelque chose de « terni » qui ne nous renvoie pas au zénith mais plutôt à une fin d’après-midi, au « brûlé » et non au « brûlant »…

    Celle du matin évoque le froid non dissipé de la nuit passée. Le masque semble être le véritable personnage (l’oeil lui appartient) et le personnage est à mi-chemin entre la nuit crépitante (pas totalement consumée) et le jour naissant (pas encore clair).

    J’aime bien aussi l’objet-toile en « 3D » qui accentue l’aspect iconique déjà marqué par le travail des fonds (un côté vitrail).

    Les mains ont une place déterminante et presque « à part »… Déjà elles sont « découpées » sur la face, ce qui les rend indépendantes du corps représenté par le fond (d’après la photo de l’étoile du soir…). Et puis elles ont quelque chose de monumentale (leur taille accentue cette impression qu’elles ne sont pas rattachées aux personnages, ou plutôt qu’elles viennent en avant d’eux comme si elles devaient être les personnages principaux…). De ce fait elle agissent comme des « garde du corps » (boucliers), sensation renforcée par le masque bien sûr.

    Garde du corps ou garde de l’esprit ? 😉

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    • Merci Delphine pour le partage de ton point de vue concernant mon travail. C’est intéressant d’en prendre connaissance. Evidemment, la fatigue dont je parle est anecdotique et n’est pas le moteur de ce triptyque. 😉 Il s’agissait juste de mettre en scène les astres selon les heures de manière symbolique et théâtrale.

      Tu as bien cerné le personnage de la Lune : ambiance froide du matin pour une jeune fille plutôt ingénue. Ta vision du soleil est intéressante et je la comprends. Je n’ai sans doute pas le même regard sur l’astre : en général pour moi il est moins brûlant que lumineux (ou alors est-ce parce que je le fuis quand il est brûlant). Je n’ai pas souhaité développer ce côté, préférant privilégier une sorte d’élégance sobre pour le plus lumineux des astres. Pour l’étoile, je te rejoins : nous avons ici un personnage plus serein et surtout plus assuré… est-ce parce que j’étais moi même plus assurée en le peignant (après avoir récupéré mon quota de sommeil ^^) ?

      Ce que tu dis des mains de mes personnages me parle beaucoup. En effet, cela revient depuis toujours dans mon travail comme une marque de fabrique. En tant que visuelle-kinesthésique, les mains sont très importantes pour moi. Si je ne me souviens jamais des vêtements des gens, j’aime me souvenir de leurs mains ; j’ai beaucoup de respect pour le travail manuel quel qu’il soit. Du coup je me suis rendue compte que je les mettais toujours en valeur et ce, souvent de manière inconsciente.

      La notion de bouclier est importante pour moi également, en effet. C’est d’ailleurs toujours ce que symbolise le cerne noir façon vitrail… Je n’arrive pas à m’en défaire. Je sais qu’un jour il partira quand je n’aurais plus besoin de rempart pour dire qui je suis. 😉

      Un grand merci pour ce feedback constructif. 😉

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      • Tout d’abord, merci à toi, Diane, de nous donner autant de matière à réflexion. 🙂 Les miennes n’engagent que moi bien sûr…

        Concernant le personnage de la mi-journée, il nous renvoie tout de même l’idée des flammes mais effectivement, pas l’idée du « brûlant », du feu, plutôt des flammes froides (ou refroidies par l’atmosphère).
        J’évoque assez souvent les pays du nord où le soleil a une place très particulière (à voir, la fresque de Munch…), une présence parfois totale sur 24h au-delà du cercle polaire… Ce n’est pas l’idée d’un soleil brûlant… La clarté du jour en est un effet notoire et le terme de brillance lui est sans doute plus approprié…
        Mais ce n’est pas non plus l’impression que j’ai eue devant ton tableau…

        En fait, avec un peu de recul et sans doute par le prisme de ton message ci-dessus, le soleil personnifié apparaît comme à travers des lunettes fumées. En tous cas l’impression que j’en ai est bien celle que j’aurais un jour d’été ensoleillé avec des lunettes. Mais comme cela m’arrive rarement d’en porter, je n’avais pas pensé à cette idée de « filtre » qui atténue l’effet aveuglant/brûlant et teinte l’atmosphère d’un voile brun (enfin, pour les lunettes classiques, les miennes me faisant voir la vie en rose ! ;-)).

        Concernant les mains je crois que tu as dit juste (au sens de justesse…) l’essentiel et décrit ce que je ressens (pas seulement sur ces toiles-ci).
        As-tu pensé à ne peindre que des mains (peut-être l’as-tu déjà fait d’ailleurs…) ?

        J’avais un peu travaillé le sujet avec une amie lorsque nous étions étudiantes, dans le but de créer un « clip » avec pour seuls personnages des mains. Nous avions exploré la symbolique, le langage des signes, les jeux visuels… Ce n’est resté qu’à l’état d’un story-board mais les recherches étaient intéressantes. Nous ne regardions plus les mains de la même façon après cela, ou plutôt, nous les regardions…

        Le cerne noir, effectivement, je n’avais pas pensé en ces termes mais c’est une façon de contenir, de maîtriser, d’éviter l’intrusion d’éléments extérieurs, c’est un rempart, comme tu le dis si bien.

        D’une façon plus générale je ressens dans ta peinture un besoin de maîtrise (contrairement à d’autres qui ont le besoin d’exprimer sans barrière, sans contrainte, sans limite…). L’intellectualisation de la peinture (qui passe souvent par le symbolisme) abonde dans ce sens, et son réalisme coupé des formes plus ou moins géométriques, et en tous cas organisées (peu de place à l’accident, à l’aléatoire, à la confusion…), également.

        Et pourtant, à travers cette recherche de mise en place réfléchie, cette canalisation des éléments, tu laisses une place, une ouverture aux choses qui s’imposent en dehors du cadre, dépassent le contrôle, transcendent ta volonté peut-être… En cela, ta peinture est entre deux et on sent bien que cet entre-deux est en évolution, qu’il n’est pas figé.

        La sortie de nos propres carcans est un enjeu dans l’expression artistique et un passage salutaire autant que passionnant…

        Je ne crois pas qu’il s’agisse véritablement de « dire ce que l’on est » mais de laisser faire ce que l’on est…

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        • Delphine, tu as un indéniable talent pour parler de la peinture d’autrui… c’est presque gênant, je me sens comme « à poil » ! (Où est le cerne noir qui me sert d’armure ? ) Ma peinture est « entre deux », c’est tout à fait cela… et, même si j’avoue effectivement avoir besoin de garder le contrôle, j’aime me lancer des défis en me forçant à composer avec les aléas de la matière ou du pinceau… une façon d’apprendre à accompagner avec sagesse les aléas de la vie plutôt que de lutter contre. 😉

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          • « Mettre des verres fumés
            Pour montrer tout c´que je veux cacher »

            Ces paroles de « Pull marine » ont toujours eu un écho particulier en moi… Tout comme parler beaucoup pour mieux taire ce que l’on ne dit pas…

            😉

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